Ségolène Royal, candidate aux primaires

Ecouter pour agir juste
Ségolène Royal s’est déclarée candidate à l’élection primaire qui désignera le ou la candidate du parti socialiste à l’élection présidentielle. Désirs d’avenir du Tarn va donc centrer ses actions sur l’écoute des propositions et des observations des français, par la démocratie participative.

Ségolène Royal, comme Manuel Valls , comme Arnaud Montebourg , s’engage dans la campagne des élections primaires organisées par le parti socialiste et ouvertes à tous les sympathisants de gauche. 
Elle précise que, quelles que soient les candidatures, elle choisira le dispositif gagnant : son ego n’entravera pas la victoire d’un candidat socialiste qui aurait plus de chance qu’elle de redonner à la France un président  capable de faire renaître la justice sociale et de la  rassembler dans le respect de tous. Sa candidature est aujourd’hui nécessaire pour engager la campagne des présidentielles sur les idées et le programme, Nicolas  Sarkozy et son parti sont déjà puissamment à l’oeuvre. Pour le programme, elle pense qu’il faut  hiérarchiser les mesures contenues dans les conventions aujourd’hui proposées au vote des militants et en préciser le financement. 
Ainsi les engagements seront crédibles et tenus.
Nous sommes tous capables d’analyser ce que nous vivons, d’en connaitre les causes et de savoir quels remèdes il faut porter à nos difficultés,  voire à  nos souffrances.
Vous pouvez contacter l’association Désirs d’Avenir du Tarn au : 06 76 71  95 55

Université Populaire et Participative du 21/10/2010 à Albi - La santé va mal

Intervention du docteur Jean SCHEFFER





Intervention du docteur Michel SINQUIN





Intervention du docteur Bernard CHAMPANET

 



Intervention de Martine GILMER, directrice d'une association d'aide à domicile





Université Populaire et Participative du 23/10/2010 (Désirs d'avenir Seine et Marne) : la désobéissance

Désobéir : pourquoi ? 

Parce qu'on n'est pas d'accord avec l'ordre en place? parce qu'on est différent et incapable de fonctionner selon cet ordre? parce qu'on n'est pas reconnu et pas respecté?
Violence du pouvoir, révolte, désobéissance, violence du pouvoir, révolution, violence du peuple...

Désobéir : comment ?


Lire le compte-rendu de cette UPP très intéressante sur les liens suivants :



Réforme des retraites : les salariés taxés paient pour les banquiers et les assurances privées

Comme l'avait dit Ségolène Royal lors de la Fête de la Fraternité, la réforme des retraites ouvre un pont d'or aux organismes financiers. Tous les salariés qui le pourront investiront dans l'épargne pour préparer leur retraite. Sans toujours tenir compte du fait que ces organismes financiers joueront avec leur argent comme le pire des joueurs de poker... Et que leur épargne court un gros risque de fondre comme neige au soleil... Ne leur laissant à l'heure de la retraite que... leurs yeux pour pleurer, comme cela arrive à tant d'américains, les fonds de pension où est placé l'argent de leur retraite échappant à leur contrôle...

Lire l'article complet ici

Extraits :

Réforme des retraites : Les salariés taxés paient pour les banquiers et les assurances privées

La réforme des retraites : Les salariés taxés paient pour les banquiers et les assurances privées. Tapies dans l'ombre jusqu'à présent, elles passent à la caisse profitant de la casse de nos retraites. Voici la première salve de leur publicité indécente face à la révolte des salariés.

Le groupe Malakoff Médéric, dont le délégué général n'est autre que Guillaume Sarkozy, le frère du chef de l'Etat lance une publicité télé vidéo sur la chanson "Une Autre Monde" du groupe Téléphone. A propos du Malakoff Médéric, Médiapart a consacré un article à la stratégie de cette société d'assurance "Retraite : la joint-venture des frères Sarkozy contre les régimes par répartition".
Cette article a été repris par le NouvelObs : "Guillaume Sarkozy, futur bénéficiaire de la réforme des retraites?"

En pleine bataille pour la sauvegarde de la retraite par répartition, l'institut de sondage IFOP sonde les Français à propos de l'assurance-vie et des retraite pour La France Mutualiste.

Les Français seraient environ 90 % à s'inquiéter pour le financement des retraites et pour le montant de leur pension. Les trois quarts des actifs sondés déclarent ne pas avoir d’idée précise sur le montant de leur future retraite et plus de la moitié (58 %) pensent qu’ils ne pourront subvenir à leurs besoins. Du coup, 86 % des personnes interrogées estiment qu’il est important de se constituer une épargne exclusivement destinée à la retraite, 30 % d’entre eux la jugeant même primordiale, en particulier les indépendants et les plus jeunes. Un sondage qui tombe à point nommé, La France Mutualiste, venant de lancer un nouveau contrat d’assurance vie (Livret RM), à l’intention exclusive des 35-59 ans désirant préparer leur retraite.

Depuis le 27 septembre, la société d'assurance AVIVA a lancé dans la presse quotidienne et les magazines, Internet, la radio et la TV, une très large campagne de publicité, visant notamment le marché de l'assurance-vie. Le patron du groupe d'assurance Aviva, Andrew Moss expliquait au printemps dernier dans La Tribune qu’il misait désormais sur un développement en Europe et plus particulièrement en France.

Ce printemps, le groupe AXA a lancé une vaste campagne de publicité intitulée "Réinventons notre métier"

Fête de la Fraternité du 18 septembre 2010 à Arcueil - Reportage

18 septembre 2010 à Arcueil : Troisième Fête de la Fraternité
Reportage de Marie-Christine POUCHET, responsable du comité du Tarn de Désirs d'avenir.

Intervention de Ségolène Royal (texte intégral et photos) : ici
Vidéo de l'intervention : ici

Un constat en forme d’urgence est ressorti des débats et du discours de Ségolène Royal : le respect doit revenir au premier plan de la politique afin que le pays se redresse.

Trois aspects du respect ont été traités pendant le débat qui a précédé l’intervention de Ségolène Royal, débat dans lequel se sont exprimés des personnes de tous bords de l’échiquier politique et syndical (de gauche, quand même !).

Le respect de nos banlieues :

l’ensemble des intervenants a rappelé que le désengagement de l’Etat au niveau de l’éducation, de la police, de la justice et de la santé a été particulièrement important dans les banlieues, avec les conséquences que l’on sait de cet abandon sur l’échec scolaire, la délinquance, le chômage.

« Stigmatiser, alimenter les peurs, la politique de ceux qui ne savent pas quoi faire pour résoudre les problèmes » ; « La société française est envahie par la défiance envers la classe politique et la politique. Avec une société du respect, rétablissons la confiance. » (Dominique Bettinotti).

« Nommons le choses : nous sommes dans une société où la violence est en train de gagner. (…) Il faut rétablir le respect de l’autorité » (Manuel Valls).

« Nicolas Sarkozy a fait de notre pays une république ̋low-cost ̋, une république ̋zéro résultat ̋» (Claude Bartolone).

« Le désordre est inhérent à la ville, alors utilisons le triptyque éducation – police – justice pour le limiter » (Jean-Pierre Mignard).

Le respect de la République :

il faut avoir le sens de la République pour la respecter. Or, depuis trois ans, le président de cette République a montré qu’il ne l’a pas.

« Nicolas Sarkozy pendant la campagne électorale de 2007 a proclamé qu’il voulait une république irréprochable, (…) qu’il voulait être un président exemplaire… Que sont devenues ces promesses alors que la justice manque de moyens, que les services secrets sont utilisés pour traquer les journalistes (…) ? » (Guillaume Garot)

« Selon les premiers théoriciens de la République, en Grèce voilà plus de 2000 ans, un régime où les pouvoirs ne sont point séparés n’a pas de constitution. (…) Aujourd’hui, les conseillers de Nicolas Sarkozy sont inaccessibles au contrôle, or ce contrôle était à la base du bon fonctionnement de la République, selon les grecs anciens. » (Arnaud Montebourg).

« La définition du respect : traiter quelqu’un avec considération, avec le souci de ne pas lui porter atteinte, c’est dans ce sens-là que nous l’envisageons, et non pas dans son sens figuré : éloigner, tenir à distance » (Claire Tristram, directrice d’école primaire à Arcueil).

« Oui, on respecte quand on a confiance » ; « restaurer la confiance et redonner du sens à l’action publique, dit le Médiateur de la République dans son rapport » ; « Comment le public [de nos théâtres publics] peut-il avoir confiance si nous avons tous les droits et que lui n’a le droit que d’avoir tort ? » (Ariane Mnouchkine, directrice du Théâtre du Soleil).

« La violence du pouvoir, c’est quand le ministre de l’agriculture nous condamne avant que le juge des référés ait rendu son jugement, et justement ce juge ne nous a pas condamné ! » (Philippe Collin, porte-parole de la Confédération Paysanne).

« Modernité de la République ? Pour ses valeurs, oui ! mais ces valeurs se dissolvent dans l’action du Président de la République : la République « trie » ses citoyens. Pour ses institutions, oui ! mais elles vieillissent, il faut les rajeunir » (Olivier Ferran, président de Terra Nova).

Le respect du peuple : avec un référendum pour les retraites.

« La remise en cause de la retraite à 60 ans est un recul social sans précédent. (…) Or cela a été fait par un président qui, avant son élection, avait affirmé qu’il n’avait pas mandat pour le faire et qu’il ne le ferait pas. (…)Dans la mesure où il outrepasse son mandat, il y aurait lieu de demander un référendum pour juger cette action… Mais hélas, la loi organique qui permettrait de le faire n’a pas été votée… » (Delphine Batho, députée).

« Démocratie dictatoriale parce qu’un rapt a été fait par le pouvoir sur les institutions démocratiques » ; « Nous sommes dans une véritable impasse démocratique, c’est le moment de réclamer un référendum qui viendrait en relais des manifestations populaires » (Denis Sieffert, rédacteur en cher de Politis).

« Cette année, nous fêtons le 100° anniversaire de la création des retraites pour les ouvriers et les paysans. Cruel retour des choses qu’aujourd’hui elle soit rétablie à 65-67 ans ! » (Jean-Luc Mélenchon, Parti de Gauche).

« Woerth, viens travailler un an, debout devant une machine, aux 3x8, payé au SMIC, et on verra si tu maintiens ton projet de loi ! » (Guy Eyermann, syndicaliste New-Fabris, élu conseiller régional sur la liste de Ségolène Royal).

Ségolène Royal fait la synthèse des débats en ouverture de son discours, avec un appel à résister pour contribuer au redressement de la France.

Elle rappelle toutes les raisons que le peuple a d’être en colère. Puis elle rappelle que nous sommes le relais de cette colère et des souffrances du peuple, ajoutant « Si je suis là, c’est pour donner ma voix à toute cette souffrance »

Rappelant le respect dû aux citoyens : « Il ne doit pas y avoir d’écart entre ce que nous disons et ce que nous faisons ».

Et ajoutant que « ce qui se fait sur un territoire peut se faire au niveau national si on en a le courage politique ».
Elle a ensuite rappelé les grandes lignes de son action dans la région qu’elle préside, avec toutes les innovations en matière écologique, économique et sociale qu’elle a mises en place.
Elle s’est ensuite adressée aux jeunes, dans des termes très fermes : « Les jeunes, vous avez une responsabilité. Je vous demande de vous comporter avec respect car il n’y a pas de droits sans devoirs. (…) Pour réussir, vous devrez travailler dur, sans relâche, faire des efforts à l’école. Cette réussite est importante pour vous d’abord, mais aussi pour le pays. Tous les talents de la France métissée doivent nous faire avancer (…) Si vous ne faites pas vos devoirs, si vous manquez l’école, vous abandonnez votre famille, votre pays, mais surtout VOUS. Voilà ce que je veux vous dire plutôt que de supprimer les allocations familiales de vos parents ».

D’autres combats. La retraite.

« Il n’y aurait plus d’argent pour la retraite par répartition ? et il y en aurait quand même pour les profits de l’assurance vie ? (…) Vous donnez de l’argent aux banques pour vous constituer une retraite par capitalisation, et par cet acte, vous vous coupez l’herbe sous le pied. La banque, avec cet argent, achète du foncier locatif, faisant du coup augmenter le coût du foncier, et donc des loyers. Vous en pâtissez, que vous soyez locataires ou en accession à la propriété, mais la banque, elle, profite de toutes ces augmentations. »

« Si le pilier de la retraite saute, d’autres sauteront : la santé, etc… Résistons ! (…) Réclamons une juste répartition des efforts, et la consultation du peuple par le référendum ! ».

La France dans le monde

« Ce n’est pas la commissaire européenne qui a injurié, blessé, humilié la France, mais c’est la politique de ce gouvernement qui le fait tous les jours. Nous, nous voulons du respect. »

« La France a une grande histoire, avec des moments sublimes, des moments de gouffre, mais c’est le pays de la Révolution Française. (…) Ces valeurs qu’a porté la Révolution nous obligent à nous tenir haut et à les maintenir pour les pays qui les admirent »

« Je ne me résigne pas à ce que la France puisse sortir de l’Histoire. Ne restez pas spectateurs muets et apeurés ».

« Les objectifs de la France doivent être la paix, la sécurité pour les états, et la justice et le développement pour les peuples. »


« Voilà notre objectif pour 2012. Vous me donnez du courage. Alors, repartez vers les citoyens. Faites revenir ceux qui ne croient plus en la politique. Nous sommes à moins de 2 ans du changement ! (…) Nous sommes avec les Français, unis. Nous resterons ensemble en dépit de tous les jeux pour nous diviser. Certains de ceux qui moquent le terme de « fraternité » doivent comprendre qu’il faut être unis face à ce gouvernement ! »

Plus de 4000 personnes ont assisté à ce discours. On aime retrouver cet élan qui caractérise les membres de Désirs d’Avenir.


Quand nous discutons ensemble, même si nous ne connaissons pas, nous nous retrouvons tous dans cette même idée de la politique : respect des militants, respect des citoyens, démocratie participative, œuvrer pour le bien général et non pas pour son bien particulier.


Voilà ce qui nous lie, ce qui nous fait agir, voilà pourquoi nous nous retrouvons dans Désirs d’Avenir, et voilà pourquoi chaque Fête de la Fraternité est une réjouissance, puisqu’elle permet de nous rassembler, réunir, revitaliser !

Marie-Christine Pouchet.

Un référendum pour sauver la retraite

Lors de l’émission C politique de Nicolas Demorand sur France 5 le dimanche 31 mai, Ségolène Royal a pu s’expliquer longuement sur sa proposition de lancer un référendum pour sauver la retraite à 60 ans.

Signer la pétition

Pour la socialiste, le peuple doit être consulté sur cette réforme pour trois raisons :
(1) Si les Français sont favorables à une réforme permettant d’assurer le financement des retraites, ils veulent une réforme efficace. Or, cette réforme qui remet en cause un droit des Français ne sera pas efficace car elle va accroître le chômage des jeunes déjà lourdement touchés. Comment ces générations pourront-elles cotiser pour leur retraite ? Pour assurer l’avenir des retraites, Ségolène Royal rappelle que la question de l’emploi des jeunes devrait être une question prioritaire du gouvernement pour assurer la retraite à ces générations.

(2) Cette réforme n’est pas juste car Nicolas Sarkozy pour le financement des retraites ne fera pas payer les revenus du capital. Comme pour le reste ses effets d’annonce ne sont pas suivis d’effets. Ce seront les ouvriers, les employés, les cadres et essentiellement les femmes qui seront frappés par une baisse du niveau des retraites, sans « un partage plus équitable des revenus », « sans faire cotiser les secteurs économiques les plus juteux c’est à dire le secteur financier ». Alors que deux salariés sur trois de plus de 55 ans sont au chômage, comment pourront-ils avoir leur durée de cotisation ? Ségolène Royal demande au contraire une réforme globale et notamment une réforme de la fiscalité pour une réforme plus juste acceptée par les Français.

(3) Mais surtout, pour Ségolène Royal cette réforme n’est pas légitime car un homme seul n’a pas la légitimité de pouvoir remettre en cause un droit acquis par les Français.

Or cette remise en cause ne figurait pas dans le programme présidentiel en 2007 de Nicolas Sarkozy. Au contraire il s’était exprimé en faveur du maintien de la retraite à 60 ans : « le droit à la retraite à 60 ans doit demeurer » peut-on lire dans son programme.

Comme il l’a d’ailleurs rappelé, Nicolas Sarkozy n’a pas reçu le mandat des Français pour remettre en cause la retraite à 60 ans, ce serait un abus de pouvoir.

C’est un point fondamental pour la candidate présidentielle de 2007 qui veut redonner un sens à la parole politique. Elu sur un programme, un homme peut-il agir en sens contraire sans demander l’avis des Français ?

En somme, peut-on accepter encore aujourd’hui l’exercice solitaire du pouvoir ?

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Université participative de Sigean - Compte-rendu

UPP à SIGEAN le 9 mai 2010

SOUVERAINETE ALIMENTAIRE, DU MONDIAL AU LOCAL

DA Aude nous accueille dans une grande salle très lumineuse.

Des producteurs locaux ont fait le déplacement et nous proposent canardises, fromage, vin, glaces fermières, miel …

* * * * *

Les « experts » qui sont intervenus :

Pascal PAVIE, viticulteur de l’Aude, membre de la Confédération Paysanne et référent audois de Nature et Progrès,

Stéphane LINOU, agent de développement local, « locavore »

Jean-Jacques MATHIEU, producteur et transformateur de blé biologique,

Christian RIEUSSEC, président de l’AMAP ( ) de Narbonne.


1° intervenant : Pascal PAVIE

SOUVERAINETE ALIMENTAIRE : on pourrait la définir comme le DROIT DES PEUPLES A CHOISIR LEUR ALIMENTATION

Le désordre alimentaire a des conséquences économiques, sociales, écologiques. Le « marché alimentaire » ne résout pas ces problèmes.
Pascal PAVIE donne des chiffres sur l’évolution de l’agriculture depuis 50 ans, et depuis 10 ans, soulignant qu’un agriculteur qui part de sa ferme, c’est un chômeur de plus.

Languedoc-Roussillon

- a perdu 20 000 ha de terres agricoles, qui sont devenus des lotissements et des routes ; ainsi que 40% de sa terre labourable, qui a été abandonnée car les machines agricoles n’y passent pas ;
- est dépendante des autres régions ou d’autres pays pour son alimentation dans les domaines des oléagineux (tournesol, colza), des protéagineux (soja pour l’alimentation animale), du lait, des porcs, ainsi que pour les « intrants » (par exemple, l’engrais bio vient du Chili) ;
- exporte (vers d’autres régions) une très grosse partie de sa production fruitière et maraîchère.

La région est donc devenue fragile dans le domaine de l’alimentation, on a oublié la fonction alimentaire de l’agriculture.


2° intervenant : Stéphane LINOU

Son métier l’a amené à se poser des questions sur l’origine de la nourriture consommée dans le territoire où il exerce sa profession.

Il a alors tenté entre septembre 2008 et septembre 2009 de vivre en se nourrissant uniquement de produits provenant d’une distance maximale de 150 km de chez lui.

Les a priori auxquels il a été confronté :

- tu vas te déminéraliser,
- faut avoir une sacrée paie,
- tu vas perdre tes amis en les obligeant à manger des menus auxquels ils ne sont pas habitués

Ces a priori l’ont amené à faire une série de tests :

- santé (chek-up début, en cours et fin d’expérience) : sa santé est meilleure (cholestérol et fonctionnement du rein) ;
- prix (comparaison des prix de ce qu’il a acheté et des valeurs en supermarché) : les prix des GMS étaient entre 5% moins chers et 50% plus chers que ceux des produits locaux ;
- il a aussi constaté que ses amis ne l’ont pas quitté !

L’analyse qu’il fait de son expérience l’amène à constater que :

- sur le plan écologique, consommer local économise l’énergie : les produits ne traversent plus les pays, la planète ;
- sur le plan économique : on fixe l’argent localement, la valeur ajoutée du produit ne va pas dans les poches des GMS mais dans celles du producteur,
- sur le plan social : création de lien (AMAP).

Mais il va plus loin. Prenant l’exemple des cantines scolaires, il fait une « cartographie » de leurs repas. Il a fait une étude comparant trois types de cantine : une cantine avec Sodhexo comme fournisseur des repas, une avec « La Fourchette Cathare » ; et la cantine de Caux et Sauzens où une démarche originale de « mieux manger » a été initiée ( ).

Le résultat :

Les deux premiers fournisseurs (donc y compris la Fourchette Cathare avec son nom bien local) remplissent le planisphère : leurs fournitures viennent du monde entier ; pour l’école de Caux et Sauzens, 80% de la nourriture consommée est locale.
Quelles conclusions en tire-t’il sur le plan politique ?

- si les conseils généraux et régionaux ne pèsent pas sur les gestionnaires des cantines scolaires pour orienter le cahier des charges dans un sens de plus grande proximité de l’origine de la nourriture, la richesse part du département ou de la région !
- historiquement, le pouvoir politique était donné à celui qui avait le pouvoir d’assurer la « police » dans les domaines de la sécurité des personnes et de l’approvisionnement en « grains » et en « viande » ; avec le temps, cette question est sortie du « champ » de la politique pour passer dans le « champ » des GMS ;
- aujourd’hui, les GMS n’ont que 4 jours de stocks, dans l’hypothèse où les transports interrégionaux, internationaux, planétaires, ne seraient plus possibles, la population ne pourrait plus être approvisionnée.

Le politique abandonne l’approvisionnement de sa population, c’est-à-dire la vie de sa population, au marché.

Stéphane Linou pense qu’il faudrait une loi identique à celle des logements sociaux, loi qui obligerait les SCOT à prévoir des surfaces réservées à la production d’alimentation pour les populations de leur territoire.

3° intervenant : Jean-Jacques MATHIEU

Agriculteur installé, après la faillite de son père, sur une nouvelle exploitation et avec de nouvelles formes de production.

Il constate que 80% de la distribution des fruits et légumes sont aux mains de 5 GMS.
Il constate par ailleurs qu’il n’y a plus de moulins dans le Lauragais, tous ont été rachetés par des minotiers du Centre qui ont racheté les quotas et ont fermé les moulins.
Il s’installe en production céréalière, dans une démarche d’autonomie maximum.

Problème des semences : les semences du commerce sont non reproductibles.
Il se tourne alors vers les variétés anciennes.
Il découvre :

- qu’elles sont plus hautes, donc font plus de paille ;
- qu’elles ont des racines beaucoup plus profondes et donc s’approvisionnent mieux dans le sol ;
- qu’elles font un blé qui donne une farine de meilleur goût, et de meilleure qualité panifiable.

Par ailleurs, n’ayant plus de moulin disponible pour faire moudre son grain, il se tourne vers les meules de pierre à l’ancienne, et découvre que le grain ne chauffe pas lors de la mouture, contrairement au moulin industriel, et que ceci ajouté au fait qu’il ne dégerme pas son blé lui donne une farine ayant plus de qualités nutritives (notamment par rapport à la lysine et aux phyto-oestrogènes => recherches faites en partenariat avec des chercheurs du CNRS).
Il fait ensuite une recherche sur les pâtes à partir de blé dur, et sur la possibilité de les fabriquer lui-même et de les vendre. Il fait aussi une recherche pour l’énergie nécessaire au séchage des pâtes : paille et bois des environs.

4° intervenant : Christian RIEUSSEC

Bioréseau de Narbonne : 60 familles pour deux jeunes maraîchers installés.

Il considère que le préfinancement qui est à la base du fonctionnement d’une AMAP est du même ordre qu’un abonnement (à un journal, à un mode de transport ou à une activité culturelle) qu’on paie en début d’année.

L’AMAP crée du lien social : chacune des familles vient à son tour aider l’agriculteur à préparer les paniers ; lien avec le maraîcher dont on peut visiter les installations.

L’AMAP amène à retrouver des gestes ancestraux : les paniers d’été sont toujours très pleins, ceux d’hiver un peu moins, on réapprend l’été à faire les conserves qu’on utilisera l’hiver, comme faisaient nos grands-parents !
Pour lui, être à une AMAP signifie qu’on prend conscience de la dignité de l’agriculteur.

Questions du public :

Outre les questions sur les aspects techniques des AMAP, de la démarche de « locavore », etc, beaucoup de personnes sont intervenues pour parler de l’action politique qu’on peut avoir dans la suite de cette UPP.

On a aussi parlé de l’aspect social de se nourrir localement ; en effet, pourquoi privilégier des productions qui viennent de loin, et pour lesquelles on n’a pas les garanties sociales : salariés mal payés, « prisonniers » de leur employeur qui leur prend les papiers au début de saison et les rend en fin de saison, conditions de santé (travail dans des serres, chaleur, produits phytosanitaires) de ces travailleurs ; ou bien dans d’autres endroits, spoliation des terres par des grandes multinationales pour produire pour l’export tout ce qu’on veut : des roses, des haricots verts, des fraises, du « bio » ( !!!) au détriment des cultures vivrières.

On a aussi beaucoup parlé de l’accès au foncier : difficultés pour les jeunes qui veulent s’installer en agriculture mais qui n’ont pas des parents agriculteurs dont ils peuvent reprendre les terres, problèmes de la SAFER qui n’œuvre pas vraiment dans ce sens, qui a plutôt tendance à confier des terres qui se libèrent à des agriculteurs déjà en place (simplicité des dossiers à monter, et facilité à rentrer les frais de dossier), problème du coût des terres lorsqu’elles sont près des villes (concurrence avec les terrains à bâtir).

On a parlé aussi d’une réforme agraire nécessaire (80% des aides de la PAC est donnée à 20% d’agriculteurs, qui ne sont pas vraiment sensibilisés à ces problèmes).

On a parlé aussi des listes d’attente pour des clients potentiels d’AMAP : et plaisanté sur le fait que « le marché est censé ajuster l’offre et la demande », et que là il n’ajuste rien !

Un des intervenants dit que depuis la mise en place d’AMAP dans les départements limitrophes de la Haute Garonne, beaucoup de producteurs gersois, tarnais, audois, se recentrent sur leur population locale et ne vont plus livrer à Toulouse : Toulouse devient une ville « sous perfusion » au niveau de l’approvisionnement en frais !

On a parlé aussi des formations inexistantes, notamment pour les jeunes qui veulent s’installer en maraîchage bio ; c’est le grand désert, c’est le système D, même le parcours du combattant, pour ceux qui veulent se lancer là-dedans.

Il a été question d’interventions qu’on peut faire auprès de nos responsables politiques élus sur :

- l’élaboration des cahiers des charges des cantines sont du ressort des collectivités territoriales : sensibilisons nos élus à ce problème : faire manger nos enfants de manière saine, et laissons les finances locales financer l’économie locale ;
- les places dévolues de droit aux collectivités territoriales dans les commissions foncières de la SAFER ne sont la plupart du temps pas utilisées : pourquoi ?
- sensibiliser les élus locaux (maires, responsables de SCOT) sur l’importance de réserver du foncier à la production agricole locale (maraîchage, …) ;
- sensibiliser les collectivités territoriales qui financent les formations à la mise en place de formations en adéquation avec la demande.

Bref, écrivons à nos élus ! pour leur faire part de ce dont nous avons pris conscience après cette journée !
MARIE-CHRISTINE POUCHET,

DESIRS D’AVENIR TARN,

PARTICIPANTE A L’UPP DE SIGEAN.


* * * * *

Signification des abréviations :

AMAP : association pour le maintien d’une agriculture paysanne. Contrat entre des consommateurs et un producteur; le producteur s’engage à fournir au consommateur chaque semaine un panier d’une valeur de 10 à 15 € en général, et le consommateur s’engage à acheter pour une période déterminée (dépend des AMAP : en général 6 mois, parfois 1 an) un panier de 10 ou 15€ par semaine.
GMS : terme générique pour désigner la grande distribution.
SCOT : En France le schéma de cohérence territoriale ou SCOT est un document d'urbanisme qui fixe, à l’échelle de plusieurs communes ou groupements de communes, les orientations fondamentales de l’organisation du territoire et de l’évolution des zones urbaines, afin de préserver un équilibre entre zones urbaines, industrielles, touristiques, agricoles et naturelles. Instauré par la loi SRU du 13 décembre 2000http://fr.wikipedia.org/wiki/Sch%C3%A9ma_de_coh%C3%A9rence_territoriale - cite_note-0, il fixe les objectifs des diverses politiques publiques en matière d’habitat, de développement économique, de déplacements. Le code de l'urbanisme fixe le régime des SCOT aux articles L.122-1 et suivants. (Wikipédia)
SAFER : organismes parapublics mis en place dans chaque département, chargés d’attribuer des terres agricoles libérées par leur exploitant, et chargées de veiller à ce que cette attribution respecte un certain nombre de règles législatives.

Université participative du 9 mai 2010 à Sigean

Souveraineté Alimentaire,
du mondial au local


Les Audois de Désirs d'Avenir vous invitent

Dimanche 9 mai 2010 de 11h à 18h

Salle Pierre de Coubertin, Avenue de Port-la-Nouvelle, 11130 SIGEAN


Dans une superbe petite ville et un cadre convivial
Buffet local et stands de 11h à 14h mettant en valeur nos producteurs "locaux"
Débat de 14h à 18h pour partager nos réflexions et formuler des propositions

Des citoyens experts ont répondu favorablement à notre invitation :

Stéphane LINOU, "Locavore" qui s'est posé la contrainte de se nourrir uniquement avec des productions venant à moins de 150km autour de l'assiette.
Emmanuel BAILLY, Fondateur et Directeur de la Sté ECOREGION® CONCEPT & TERRITOIRES
Jean-Jacques MATHIEU, pastier bio.
Véronique PONROUCH, présidente de la cantine scolaire de Caux et Sauzens.
Christian RIEUSSEC, président de l'Association pour le Maintien de l'Agriculture Paysanne (AMAP) de Narbonne.

Vingt thèses pour repartir du pied gauche, Jacques Julliard (Libération du 18/01/10)

Un texte stimulant, qui embrasse les grandes évolutions du capitalisme depuis trente ans et leurs conséquences pour la gauche. L’avènement d’une société d’actionnaires, mue par la voracité de quelques uns au détriment du bien-être et de la liberté de tous les autres ; le chantage du capital, mobile et mondialisé, sur le travail, de plus en plus précarisé et sous-payé ; la « décivilisation » des rapports sociaux et la marginalisation des grandes organisations collectives, notamment syndicales ; la capitulation de l’Europe… toutes ces tendances sont scrutées par le regard sans concession de Julliard. Parce qu’elles contenaient, chacune à leur manière, les ferments de la crise.


Lien vers la tribune de Jacques Julliard

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La Fraternité en Action

Lancement officiel de la "Fraternité en Action",

espace interactif dédié à l'entraide et à la citoyenneté


Une société juste et épanouissante est celle qui conjugue le respect de toutes les différences, la solidarité concrète et l’action de proximité.

Nous, bénévoles et adhérents de l’association, sommes heureux de vous annoncer le lancement officiel de « La Fraternité en Action », espace interactif dédié à l’entraide et à la citoyenneté.