Fête de la Fraternité du 18 septembre 2010 à Arcueil - Reportage

18 septembre 2010 à Arcueil : Troisième Fête de la Fraternité
Reportage de Marie-Christine POUCHET, responsable du comité du Tarn de Désirs d'avenir.

Intervention de Ségolène Royal (texte intégral et photos) : ici
Vidéo de l'intervention : ici

Un constat en forme d’urgence est ressorti des débats et du discours de Ségolène Royal : le respect doit revenir au premier plan de la politique afin que le pays se redresse.

Trois aspects du respect ont été traités pendant le débat qui a précédé l’intervention de Ségolène Royal, débat dans lequel se sont exprimés des personnes de tous bords de l’échiquier politique et syndical (de gauche, quand même !).

Le respect de nos banlieues :

l’ensemble des intervenants a rappelé que le désengagement de l’Etat au niveau de l’éducation, de la police, de la justice et de la santé a été particulièrement important dans les banlieues, avec les conséquences que l’on sait de cet abandon sur l’échec scolaire, la délinquance, le chômage.

« Stigmatiser, alimenter les peurs, la politique de ceux qui ne savent pas quoi faire pour résoudre les problèmes » ; « La société française est envahie par la défiance envers la classe politique et la politique. Avec une société du respect, rétablissons la confiance. » (Dominique Bettinotti).

« Nommons le choses : nous sommes dans une société où la violence est en train de gagner. (…) Il faut rétablir le respect de l’autorité » (Manuel Valls).

« Nicolas Sarkozy a fait de notre pays une république ̋low-cost ̋, une république ̋zéro résultat ̋» (Claude Bartolone).

« Le désordre est inhérent à la ville, alors utilisons le triptyque éducation – police – justice pour le limiter » (Jean-Pierre Mignard).

Le respect de la République :

il faut avoir le sens de la République pour la respecter. Or, depuis trois ans, le président de cette République a montré qu’il ne l’a pas.

« Nicolas Sarkozy pendant la campagne électorale de 2007 a proclamé qu’il voulait une république irréprochable, (…) qu’il voulait être un président exemplaire… Que sont devenues ces promesses alors que la justice manque de moyens, que les services secrets sont utilisés pour traquer les journalistes (…) ? » (Guillaume Garot)

« Selon les premiers théoriciens de la République, en Grèce voilà plus de 2000 ans, un régime où les pouvoirs ne sont point séparés n’a pas de constitution. (…) Aujourd’hui, les conseillers de Nicolas Sarkozy sont inaccessibles au contrôle, or ce contrôle était à la base du bon fonctionnement de la République, selon les grecs anciens. » (Arnaud Montebourg).

« La définition du respect : traiter quelqu’un avec considération, avec le souci de ne pas lui porter atteinte, c’est dans ce sens-là que nous l’envisageons, et non pas dans son sens figuré : éloigner, tenir à distance » (Claire Tristram, directrice d’école primaire à Arcueil).

« Oui, on respecte quand on a confiance » ; « restaurer la confiance et redonner du sens à l’action publique, dit le Médiateur de la République dans son rapport » ; « Comment le public [de nos théâtres publics] peut-il avoir confiance si nous avons tous les droits et que lui n’a le droit que d’avoir tort ? » (Ariane Mnouchkine, directrice du Théâtre du Soleil).

« La violence du pouvoir, c’est quand le ministre de l’agriculture nous condamne avant que le juge des référés ait rendu son jugement, et justement ce juge ne nous a pas condamné ! » (Philippe Collin, porte-parole de la Confédération Paysanne).

« Modernité de la République ? Pour ses valeurs, oui ! mais ces valeurs se dissolvent dans l’action du Président de la République : la République « trie » ses citoyens. Pour ses institutions, oui ! mais elles vieillissent, il faut les rajeunir » (Olivier Ferran, président de Terra Nova).

Le respect du peuple : avec un référendum pour les retraites.

« La remise en cause de la retraite à 60 ans est un recul social sans précédent. (…) Or cela a été fait par un président qui, avant son élection, avait affirmé qu’il n’avait pas mandat pour le faire et qu’il ne le ferait pas. (…)Dans la mesure où il outrepasse son mandat, il y aurait lieu de demander un référendum pour juger cette action… Mais hélas, la loi organique qui permettrait de le faire n’a pas été votée… » (Delphine Batho, députée).

« Démocratie dictatoriale parce qu’un rapt a été fait par le pouvoir sur les institutions démocratiques » ; « Nous sommes dans une véritable impasse démocratique, c’est le moment de réclamer un référendum qui viendrait en relais des manifestations populaires » (Denis Sieffert, rédacteur en cher de Politis).

« Cette année, nous fêtons le 100° anniversaire de la création des retraites pour les ouvriers et les paysans. Cruel retour des choses qu’aujourd’hui elle soit rétablie à 65-67 ans ! » (Jean-Luc Mélenchon, Parti de Gauche).

« Woerth, viens travailler un an, debout devant une machine, aux 3x8, payé au SMIC, et on verra si tu maintiens ton projet de loi ! » (Guy Eyermann, syndicaliste New-Fabris, élu conseiller régional sur la liste de Ségolène Royal).

Ségolène Royal fait la synthèse des débats en ouverture de son discours, avec un appel à résister pour contribuer au redressement de la France.

Elle rappelle toutes les raisons que le peuple a d’être en colère. Puis elle rappelle que nous sommes le relais de cette colère et des souffrances du peuple, ajoutant « Si je suis là, c’est pour donner ma voix à toute cette souffrance »

Rappelant le respect dû aux citoyens : « Il ne doit pas y avoir d’écart entre ce que nous disons et ce que nous faisons ».

Et ajoutant que « ce qui se fait sur un territoire peut se faire au niveau national si on en a le courage politique ».
Elle a ensuite rappelé les grandes lignes de son action dans la région qu’elle préside, avec toutes les innovations en matière écologique, économique et sociale qu’elle a mises en place.
Elle s’est ensuite adressée aux jeunes, dans des termes très fermes : « Les jeunes, vous avez une responsabilité. Je vous demande de vous comporter avec respect car il n’y a pas de droits sans devoirs. (…) Pour réussir, vous devrez travailler dur, sans relâche, faire des efforts à l’école. Cette réussite est importante pour vous d’abord, mais aussi pour le pays. Tous les talents de la France métissée doivent nous faire avancer (…) Si vous ne faites pas vos devoirs, si vous manquez l’école, vous abandonnez votre famille, votre pays, mais surtout VOUS. Voilà ce que je veux vous dire plutôt que de supprimer les allocations familiales de vos parents ».

D’autres combats. La retraite.

« Il n’y aurait plus d’argent pour la retraite par répartition ? et il y en aurait quand même pour les profits de l’assurance vie ? (…) Vous donnez de l’argent aux banques pour vous constituer une retraite par capitalisation, et par cet acte, vous vous coupez l’herbe sous le pied. La banque, avec cet argent, achète du foncier locatif, faisant du coup augmenter le coût du foncier, et donc des loyers. Vous en pâtissez, que vous soyez locataires ou en accession à la propriété, mais la banque, elle, profite de toutes ces augmentations. »

« Si le pilier de la retraite saute, d’autres sauteront : la santé, etc… Résistons ! (…) Réclamons une juste répartition des efforts, et la consultation du peuple par le référendum ! ».

La France dans le monde

« Ce n’est pas la commissaire européenne qui a injurié, blessé, humilié la France, mais c’est la politique de ce gouvernement qui le fait tous les jours. Nous, nous voulons du respect. »

« La France a une grande histoire, avec des moments sublimes, des moments de gouffre, mais c’est le pays de la Révolution Française. (…) Ces valeurs qu’a porté la Révolution nous obligent à nous tenir haut et à les maintenir pour les pays qui les admirent »

« Je ne me résigne pas à ce que la France puisse sortir de l’Histoire. Ne restez pas spectateurs muets et apeurés ».

« Les objectifs de la France doivent être la paix, la sécurité pour les états, et la justice et le développement pour les peuples. »


« Voilà notre objectif pour 2012. Vous me donnez du courage. Alors, repartez vers les citoyens. Faites revenir ceux qui ne croient plus en la politique. Nous sommes à moins de 2 ans du changement ! (…) Nous sommes avec les Français, unis. Nous resterons ensemble en dépit de tous les jeux pour nous diviser. Certains de ceux qui moquent le terme de « fraternité » doivent comprendre qu’il faut être unis face à ce gouvernement ! »

Plus de 4000 personnes ont assisté à ce discours. On aime retrouver cet élan qui caractérise les membres de Désirs d’Avenir.


Quand nous discutons ensemble, même si nous ne connaissons pas, nous nous retrouvons tous dans cette même idée de la politique : respect des militants, respect des citoyens, démocratie participative, œuvrer pour le bien général et non pas pour son bien particulier.


Voilà ce qui nous lie, ce qui nous fait agir, voilà pourquoi nous nous retrouvons dans Désirs d’Avenir, et voilà pourquoi chaque Fête de la Fraternité est une réjouissance, puisqu’elle permet de nous rassembler, réunir, revitaliser !

Marie-Christine Pouchet.

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